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Le déploiement du Linky est-il obligatoire ?
Cette obligation est issue de la directive n° 2009/72 du 13 juillet 2009, intégrée dans le code de l’énergie, aux articles L 341-4 et R 341-4
Quant
à l’article R 341-8 du code de l’énergie, il prévoit que, conformément
à la directive, 80% au moins des dispositifs de comptage doivent être
des compteurs intelligents d’ici au 31 décembre 2020.
Mais
pour satisfaire ces dispositions, rien n’oblige ENEDIS à utiliser la
technologie du courant porteur en ligne (CPL) sur lequel repose le
Linky.
Un
autre type de compteur intelligent, par exemple utilisant le réseau
filaire comme le demande ROBIN DES TOITS, aurait pu être prévu et
pourrait encore l’être, au moins d’un point de vue technique. Une
commune directement concédante – en contrat avec ENEDIS – pourrait
parfaitement l'exiger.
Serait-il
possible de contester le déploiement du Linky en alléguant qu’il n’y
pas eu d'évaluation préalable favorable à ce déploiement ?
En
effet, la directive du 13 juillet 2009 prévoit en son annexe I
paragraphe 2 que si la mise en place de compteurs intelligents a donné
lieu à une évaluation favorable, au moins 80% des clients devront en
être équipés d’ici à 2020.
La
Commission de régulation de l’énergie (CRE) a par délibération du 7
juillet 2011 proposé de généraliser le dispositif Linky après une
expérimentation menée auprès de 250 000 clients.
L’on
sait en revanche que dans d’autres pays, et notamment l’Allemagne, il a
été décidé de ne pas déployer ce type de compteurs intelligents pour
les particuliers mais de les réserver aux gros consommateurs.
A qui appartiennent les compteurs électriques ?
Ils appartiennent aux collectivités territoriales en application de l’article L 322-4 du code de l’énergie.
Cet article renvoie à l’article L 2224-31 IV du code général des collectivités territoriales qui prévoit que « l’autorité
organisatrice d’un réseau public de distribution, exploité en régie ou
concédé, est la commune ou l’établissement public de coopération auquel
elle a transféré cette compétence ».
Dès
lors, cela signifie que si une commune a transféré sa compétence
d’autorité concédante d’un réseau public de distribution d’électricité
à un Établissement public de coopération intercommunale (EPCI), les
compteurs appartiennent à celui-ci.
Dans tous les cas, les compteurs n’appartiennent pas aux usagers.
Une commune qui a transféré sa compétence pour la distribution de l’électricité peut-elle encore intervenir ?
Si
elles ne sont plus compétentes (c’est-à-dire si elles ont délégué leur
compétence en la matière à un EPCI, comme cela est le plus souvent le
cas), elles ne peuvent formuler au mieux qu’un vœu à l’égard de
l’établissement public de coopération intercommunale qui détient
désormais la compétence de la distribution d’énergie électrique.
Certaines délibérations de communes ayant interdit le Linky n’ont pas été contestées dans le délai de recours de deux mois, sont-elles définitives ?
Ces décisions sont effectivement définitives au sens où aucun recours ne peut plus être diligenté directement contre elles.
Les autorités organisatrices de la distribution d’électricité (AOD) peuvent-elles empêcher le déploiement des compteurs Linky ?
Il
résulte de ce qui précède que ces autorités sont soit les communes qui
n’ont pas délégué la compétence de distribution de l’énergie électrique
à un établissement public de coopération intercommunale (EPCI), soit
ces établissements publics de coopération intercommunale.
Le plus souvent, il y a bien eu un tel transfert de compétence des communes à un EPCI.
On
pourrait concevoir qu’en application du pouvoir de modification
unilatérale de la personne publique qui a conclu un contrat de
concession (CE, 2 février 1983, Union des Transports publics urbains et
régionaux), il est possible pour l’autorité concédante d’exiger que les
compteurs intelligents ne soient pas des compteurs Linky ou à tout le
moins que l'utilisation du CPL soit proscrite ainsi que la mise en
place de l'ERL (Émetteur Radio Linky).
En
effet, ce pouvoir de modification unilatérale peut-être utilisé dans un
but d’intérêt général (CE, 8 juillet 2015) mais ne doit pas conduire à
une modification substantielle au contrat (CE, 13 juillet 2012).
L’on
pourrait donc imaginer qu’une autorité concédante modifie
unilatéralement le contrat en indiquant que les compteurs intelligents
(devant être posés afin de respecter la loi) ne pourront pas être des
compteurs de type Linky employant les ondes électromagnétiques.
En
effet, il ne s’agirait pas d’une modification substantielle du contrat
et l’autorité concédante pourrait indiquer que c’est dans un but
d’intérêt général, à savoir la protection de la santé, que cette
disposition est prise.
Si des autorités concédantes souhaitent agir en ce sens, elles en ont la possibilité.
Est-il strictement impossible d’évoquer utilement le principe de précaution contre le déploiement du Linky ?
Seule l’autorité concédante peut invoquer le principe de précaution puisqu’elle seule est compétente en la matière.
Dans
plusieurs écritures contentieuses, tant des préfectures que d’ENEDIS,
l’arrêt rendu par le Conseil d’Etat le 20 mars 2013, n° 354321 est mis
en avant pour indiquer que le juge administratif aurait déjà jugé que
le déploiement du Linky ne porte pas atteinte au principe de précaution.
Toutefois,
si une nouvelle discussion devait avoir lieu devant le juge, la portée
de cet arrêt serait à relativiser puisque des éléments de connaissance
scientifique nouveaux sont apparus depuis 2013.
Les usagers peuvent-ils s’opposer au déploiement du Linky ?
Dans les faits, certaines personnes s’opposent et ENEDIS ne va parfois pas à l’encontre de cette opposition.
Nous
recommandons les techniques « désobéissance civile » comme donner
rendez-vous et ne pas être chez soi au moment convenu, au bout de trois
fois ENEDIS arrête les frais en général...
Les personnes mandatées pour installer les compteurs Linky peuvent-elles sans autorisation accéder aux propriétés privées ?
La violation de la propriété privée est un délit grave qui peut donner lieu à une plainte pénale.
En
effet, si les usagers sont censés permettre l’accès au compteur, cela
ne permet pas aux personnes mandatées pour installer le Linky d’accéder
de force aux propriétés privées si les usagers ne les laissent pas
entrer.
Il nous a été indiqué que parfois la propriété privée a été violée, ce qui est inadmissible.
Le linky porte-il atteinte aux libertés fondamentales ?
A
ce sujet, la Ligue des droits de l’homme avait demandé un moratoire
dans le cadre de la pose des compteurs Linky dans la mesure où elle
n’avait aucune certitude sur le respect des données privées.
Toutefois,
après avoir rencontré les responsables d’ENEDIS, la Ligue des Droits de
l’Homme a simplement exprimé une vigilance et invité ENEDIS à
communiquer de manière très ferme à l’égard de ses sous-traitants pour
qu’il n’y ait pas de problème dans la gestion des données privées, la
transmission de ces dernières devant faire l’objet d’un accord des
usagers.
Il
est bien clair qu’il ne peut y avoir transmission des données sans
accord préalable. Pour autant, nous ne pouvons préjuger du futur et
nous ne pouvons absolument pas garantir que cet accord préalable soit
maintenu ultérieurement.
Enfin,
la présente synthèse a été rédigée afin d’être compréhensible, dans la
mesure du possible, par toute personne n’ayant pas de connaissances
juridiques. Elle a donc un caractère informatif et ne saurait
constituer la base d’écritures juridiques dont notre conseil ne serait
pas l’auteur. Notamment pour cette raison, sa publication et sa
diffusion sur tous supports doivent mentionner qu'elle émane de Robin
des Toits.
Ceci est donc l'avis de Robin des Toits. Il ne se pose pas du tout la question de l'intrusion BIG DATA (sauf que malgré tout il soulève la question de l'autorisation préalable, détournable par des manœuvres d'intimidation ou le truc de faire miroiter des tarifs plus bas si l'autorisation est accordée), ni des conséquences sanitaires, en particulier pour les hyper-électrosensibles. Il se cantonne, et c'est son droit, à l'aspect juridique simplifié pour être compréhensible du profane comme vous et moi.
RépondreSupprimerAprès, s'opposer au Linky justement parce que son BUT est de collecter des données, c'est entrer dans une démarche politique, voire (le terme est fort) révolutionnaire.
Il était important pour nous de préciser ces données supplémentaires dans une réponse, qui ainsi respecte le texte de Robin des Toits.
EB du collectif 44contrelinky.
RépondreSupprimerChers amis et lecteurs du blog, rappelons-nous que si un nombre insuffisant de compteurs est posé, le système de connexion ne peut être activé par les opérateurs ou sous-traitants de Enedis. Cela a été confirmé par le service de communication de Enedis lui-même. Reste à savoir quel minimum de compteurs est nécessaire pour que le réseau puisse fonctionner ? Même sans réponse précise, nous comprenons que notre force réside dans l'unité et le nombre de nos refus, soit individuellement ou groupés par quartiers, escaliers/immeubles, secteurs résidentiels, copropriétés, etc... Plus nous convaincrons autour de nous, plus nous nous protégerons nous-même de cette invasion électromagnétique et surveillance sans limite pour laquelle une fois de plus nous n'avons pas été consultés. Merci
C'est bien pourquoi la bataille continue, continue, continue. Là aussi, "on ne lâche rien".
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